



Dans un monde où tout va toujours plus vite et plus loin, nos intérieurs ont une importance capitale pour notre bien-être. Ils sont notre refuge, notre repère, mais aussi le reflet de ce que nous choisissons de vivre et de valoriser : la simplicité plutôt que la surconsommation, la matière plutôt que l’effet, la durabilité plutôt que le jetable.
L’art d’habiter c’est créer du sens. C’est réussir à s’éloigner des tendances, à comprendre ce dont on a réellement besoin, ce qui nous apaise, ce qui nous inspire.
Avant même de penser à la décoration, il y a une question essentielle : qu’est-ce que je veux vivre ici ? Du confort, du calme, de la convivialité, de la fluidité dans les gestes du quotidien… Nos choix décoratifs sont une traduction visuelle de nos intentions profondes.
Dans cet article, j’explore cette manière plus consciente, plus douce et plus durable d’imaginer nos intérieurs : une façon d’habiter réellement personnelle, qui fait du bien, et qui laisse une trace — pour soi, et pour ceux qui grandissent avec nous.
Ce que l’on veut vivre et ressentir chez soi
Nos maisons racontent quelque chose de nous.
Il est évident que pour se sentir bien chez soi, il faut créer un intérieur réellement personnel, mais il est moins évident d’arriver à le faire.
Nos maisons abritent notre quotidien, nos élans, nos fragilités, nos retrouvailles en famille ou entre amis.
Elles sont ce lieu où l’on se ressource, où l’on grandit, où tout ce qui compte vraiment se joue. Elles doivent alors être pensées pour soutenir chacun de ces moments.
Fonctionnalité, confort, style et sens du beau… tous ces critères qui participent à créer notre bien-être sont réellement propres à chacun.
Pour créer un aménagement et une décoration d’intérieur personnalisés, il ne faut pas se limiter à une liste de fonctionnalités et une question de style, il faut leur donner un sens.
Un sens pour l’histoire du lieu — dont je reparlerai dans un autre article — et pour celle que vous souhaitez y écrire.
Un sens pour ce que vous voulez ressentir, pas seulement pour ce que vous voulez voir.
Attardons-nous sur ce que l’on veut ressentir…
Avant même de penser couleurs, nombre de tiroirs ou portes, photos d’inspiration ou tendances, il est essentiel de se demander :
Qu’est-ce qui me nourrit ? Qu’est-ce qui m’apaise ? Comment et qu’est-ce que je veux vivre chez moi ? Qu’est-ce que j’ai envie de ressentir dans chaque pièce, chaque jour ?
Quelles matières me touchent ou me hérissent ? Quelles couleurs me transportent ou me repoussent ? Quelles lumières me servent réellement ?
Quelles formes me parlent ou pas ?
C’est un peu introspectif certes, mais tellement bénéfique pour la suite !
Le bien-être chez soi ne passe pas par une accumulation d’objets et de mobiliers tendance, ou par la capacité de rangements dans chaque pièce. Considérons toutes les sources d’inspiration qui nous entourent comme ce qu’elles sont vraiment, des idées révélant les possibilités infinies en matière de décoration intérieure. Mais n’oublions pas que pour créer un intérieur authentique et chaleureux, dans lequel on se sent bien, il est nécessaire de savoir ce qui fait réellement notre bien-être…
Ce que l’on veut consommer, et comment ?
Notre intérieur reflète nos envies, mais aussi nos valeurs — parfois même plus que ce que l’on imagine.
Habiter chez soi, c’est aussi habiter le monde, non ?
Lorsqu’on souhaite privilégier l’artisanat local, le réemploi, le respect de notre santé et de l’environnement au quotidien, lorsqu’on souhaite remettre de la conscience dans notre façon de consommer et de vivre, alors notre maison est le lieu idéal pour exprimer cette intention.
Créer une décoration responsable, c’est retrouver de l’alignement, du sens, et un bien-être qui s’installe dans la durée.
Et quoi de plus précieux que de connaître, ne serait-ce qu’un peu, ceux qui ont contribué à notre intérieur ?
Le meuble chiné et rénové par Louis.
Les rideaux et coussins confectionnés par Claire.
La peinture ou le papier peint posés par Marc.
Quoi de plus précieux de savoir qu’on a choisi consciemment les matériaux et revêtements pour limiter les impacts sur notre santé et celle de nos enfants ?
Et puis il y a ces moments simples, eux aussi très précieux, comme cette sortie en famille dans une fabrique artisanale de céramique, à deux pas de chez soi, d’où l’on ramène les coquetiers qui font le bonheur des petits déjeuners du dimanche matin…
Ce sont ces choix-là qui façonnent un foyer.
Ces gestes qui créent une maison vivante et humaine.
Dans cette période et ce monde en transition, rappelons-nous aussi, qu’il est aujourd’hui difficile de faire parfait en matière d’eco-responsabilité. Alors soyons indulgents envers nous-mêmes, envers nos choix, soyons conscients des réalités économiques et temporelles, face à nos valeurs et notre volonté de faire mieux. Au milieu de ce qui fait sens, l’important est de définir les priorités, les valeurs fondamentales pour nous et pour notre intérieur. Celles qui nous guident et qui se transmettent !
Ce que l’on veut vivre et ressentir chez soi
Notre décoration est aussi un héritage.
À travers elle, nous transmettons une vision du monde : ce que nous achetons, ce que nous réparons, ce que nous choisissons de conserver.
On peut transmettre à nos enfants le goût du beau et du bien fait, l’importance de la créativité et du travail artisanal, l’art de s’entourer d’objets qui ont une histoire et une âme. Non pas de valeur financière, mais de valeur humaine, affective.
On peut leur réapprendre que derrière chaque objet, il peut y avoir quelqu’un qui l’a pensé, créé, ou rénové et embellit.
Personnellement, j’ai la chance d’avoir dans ma maison des pièces qui portent mon histoire : comme la commode vintage familiale dans ma chambre, le chevet de mes grands-parents dans celle de ma fille, et la petite bibliothèque qui abritait mes livres et mes poupées, désormais installée dans la chambre de mon fils.
Ces objets sont des liens.
Des racines douces, que l’on chérie en leur donnant une nouvelle place.
Et en matière d’esthétique, associer l’ancien et le contemporain crée un intérieur véritablement unique, personnel, intemporel.
Un soir, ma fille de six ans m’a dit en avant de s’endormir :
« Maman, je ne veux jamais changer de maison. »
Et un matin, mon fils m’a demandé :
« Maman, est-ce qu’on pourra retourner aux puces pour trouver un autre bonhomme pour ma chambre ? » (Il parlait, bien sûr, des puces du Canal, paradis des chineurs sur la région lyonnaise).
Ce qu’ils m’ont dit l’un et l’autre spontanément m’a profondément touchée.
Ils m’ont rappelé que tout ce que l’on fait chez soi, tout ce que l’on choisit, est une forme de transmission.
L’art de l’équilibre …
Créer un intérieur qui nous fait du bien c’est choisir d’habiter réellement chez soi. C’est faire des choix plus conscients et qui ont du sens pour ce que l’on veut vivre et ressentir, ce que l’on veut consommer et ce que l’on veut transmettre.
Il est alors nécessaire de comprendre ce qui nous permet de vivre plus sereinement, plus simplement, avec ce qui compte vraiment. Comment alléger le quotidien ? Comment créer un espace où chacun trouve sa place ? Comment concilier envie de beau, respect de l’environnement, choix plus sains et éthiques, douceur de vivre ? A travers ces interrogations, il y a une intention commune : celle de créer un cadre qui apaise, qui crée du lien, qui soutient la famille. Un lieu où l’on se sent en accord avec son environnement et ses valeurs.
Construire un intérieur sensible et durable demande du temps et une forme d’attention. Il ne s’agit pas de viser la perfection, mais plutôt de donner à chaque élément une raison d’être, de privilégier ce qui traverse le temps et de laisser de côté ce qui brouille l’essentiel. Les maisons qui choisissent la vie réelle plutôt que les tendances rapides, sont souvent celles qui vieillissent le mieux. Elles portent une histoire cohérente, une identité paisible, sans jamais chercher à en faire trop.
Un intérieur juste n’a pas besoin d’être spectaculaire. Il doit simplement permettre de vivre mieux, de ralentir un peu et d’évoluer avec douceur.
Finalement, l’art d’habiter, c’est trouver l’équilibre entre ce que demande la maison, ce que la vie exige et ce que l’on souhaite profondément.
Et lorsque le doute s’installe ou que les choix s’accumulent, s’entourer d’un regard extérieur peut simplement offrir plus de clarté et de continuité. Non pour dicter une vision, mais pour accompagner un processus déjà en cours, avec respect et délicatesse. En tant que décoratrice d’intérieurs, je porte une attention particulière à mieux connaître et comprendre mes clients et leurs modes de vie, afin de les conseiller et accompagner avec justesse dans la réalisation de leur projet.
Alors… Avant de chercher un style, un canapé ou une peinture. Que voulez-vous ressentir chez vous ?
